Palmarès Angoulême 2012

Certain(e)s me diront encore: mais c'est fou ce qu'il y a comme BD en ce moment dans le LSP! Pour les bédéphobes c'est certes peut être inintéressant, mais pour les bédéphiles, l'actualité est très riche en ce moment, notamment avec la clôture du festival d'Angoulême dimanche dernier et ça méritait bien article

Un petit point sur quelques prix (il y a en plus d'une dizaine, ce ne sera donc pas exhaustif) pour vous montrer ce qui se passe en moment dans le monde de la BD.

Tout d'abord, le Grand Prix de la Ville d'Angoulême, puis le Fauve d'Or, prix du meilleur album, et enfin le Fauve d'Angoulême, prix jeunesse.

Le Grand Prix de la ville d'Angoulême vient récompenser un auteur pour l'ensemble de son oeuvre, et il est décerné par d'anciens Grands Prix. L'élu aura le privilège de présider le prochain festival.

2012 voit donc Jean-Claude Denis accéder à cette récompense. Peut être le connaissez-vous? Parce que moi non!

J'ai donc un peu regardé ce qu'il avait fait durant ces trente dernières années et voici quelques titres (parmi les plus récents, car les premiers, comme la série des Luc Leroi, semblent se faire rare sur internet): sorti chez Dupuis, collection Air Livre,  nous avons Quelques mois à l'Amélie (primé en 2003 à Angoulême) ainsi que La Beauté à Domicile et chez Futuropolis, nous retrouvons le dyptique Tous à Matha, publié en 2010 et 2011. 

Vient ensuite, parmi d'autres, le Fauve d'Or, prix du meilleur Album 2012. La sélection officielle comportait de bien jolis ouvrages, dont certains célebres (Atsuko, série des Jonathan de Cosey chez Le Lombard ou encore Julia et Roem de Enki Bilal, chez Casterman) mais le meilleur album de 2012 est en réalité les Chroniques de Jérusalem de Guy Deslile, chez Delcourt. Là encore, même si j'ai souvent aperçu la BD dans les librairies, voire même dans certaines revues (les Inrocks dans leur palmarès bd 2011), je ne connaissais pas l'auteur au préalable.

Et pour terminer cet article déjà très long, un petit clin d'oeil à mon beau-frère qui a reçu cette BD à Noël. Le Fauve d'Angoulême, prix Jeunesse 2012 a été remis à Arthur de Pins pour Zombillénium tome 2, Ressources Humaines, chez Dupuis.

Là, aussi, inconnu jusqu'à maintenant de mon côté! Mais peut être que cela pourra intéresser quelques futurs ados (2?)...

Pour compléter, plutôt que de recopier bêtement les résumés, je vous laisse naviguer sur le web à partir des liens situé en dessous! 

Bonnes découvertes!

Dupuis: Quelques mois à l'amelie
Dupuis: la beaute à domicile
Futuropolis: Tous à Matha, T1
Delcourt: chroniques de jerusalem
Zombillenium, le site officiel
Dupuis: Zombillenium, t2
Inrocks: palmarès 2011
Angoulême: palmarès 2012

Les mots de Zaza

Souvenir indissociable de mon enfance "rémoise", les mots de Zaza ont longtemps été "le livre de la souris avec des gros mots". Publié à l'origine dans la revue Les Belles Histoires, je ne sais plus si je l'avais récupéré dans les affaires de Delphine, si c'était un emprunt à la bibliothèque ou si cela m'avait été offert. Par contre je me souviens de Stéphanie me racontant l'histoire de cette souris qui avait des cloches et des mots...

Il y a quelques années (peut être plus de 10 ans en fait! Aïe!!!), j'ai essayé de retrouver cette histoire, mais en vain. A cette époque il avait été difficile de retrouver le véritable titre de l'histoire (toujours les mêmes mots clés: "souris" et "gros mots"), surtout que je n'avais aucune idée de l'auteur. Enfin, j'avais trouvé mais le tirage était épuisé... (Mine de rien il y 10 ans, on trouvait les choses moins facilement).

Et puis l'autre jour ça m'a fait "tilt". Entre l'achat des cadeaux d'anniversaire du mois de janvier et la mise à jour de "liste d'envie" sur Amazon, je tape nonchalamment "souris gros mots" dans le champ de recherche (oui, j'avais encore oublié le vrai titre), et en tête des résultats ce message: "les Mots de Zaza, plus que 15 exemplaires, commandez vite"!

Et voilà le résultats:

Je devais avoir 4-5 ans quand on me racontait cette histoire, et les mots de la grosse cloche me faisaient rire. À bientôt 32 ans (aïe?), j'ai redécouvert cette histoire avec grand bonheur et quelques ricanements....

Les Mots de Zaza, de Jacqueline Cohen et Bernadette Després, les Belles Histoires chez Bayard Jeunesse.

La Répétition de Eleanor Catton

Alexandre nous propose ce premier roman d'une jeune auteur Néo-Zélandaise.

Pourquoi ce choix? Tout le monde en parlait et j'étais curieux de le découvrir.

Note: ✒✒✒

Commentaire: Le livre commence par suivre deux récits parallèles: d'un côté, de celui de quelques jeunes filles, élèves d'un lycée dont un prof à été accusé d'avoir couché avec une élève, et de l'autre le quotidien d'un étudiant au sein d'une école de théâtre... Il est cependant difficile d'en faire un résumé fidèle: les points de vues sont multiples, les ellipses nombreuses et le découpage des chapitres est fait d'une multitude de sauts dans le temps. Les deux personnages autour de tout gravite (le professeur et l'élève qui ont couché ensemble) restent en marge et n'interviennent directement qu'en de tes rares occasions, si bien que la narration n'est qu'une succession de points de vue, de témoignages, de commérages, de réflexions et de fantasmes. Le réel et la fiction, comme les différentes intrigues finissent par s'entremêler, comme si le roman était un immense puzzle dont certaines pièces seraient manquantes et d'autres ne s'emboiteraient pas parfaitement les unes dans les autres. Le livre n'en est pas fouilli pour autant, car cette construction est parfaitement adaptée aux thèmes abordés: l'identité, l'image que l'on a de soit et des autres: est-on prisonnier de son image, de son rôle? Ne tentons-nous pas de remodeler notre image par nos interactions avec les autres? Grâce à un style épuré et parfaitement ciselé (le roman est majoritairement constitué d'une suite de dialogues et de monologues) on est rapidement absorbé par le récit. Les multiples zones d'ombre et de flou de font au final que contribuer au côté passionnant de ce roman.

Critique Télérama
Critique Inrocks

Résolutions

En ce début janvier, les bonnes résolutions trottent dans la tête...la liste est bien souvent très longue (enfin pour ma part). Un sage m'a dit une fois, d'en choisir une seule, ce sera plus facile à tenir.
En faisant mes petits bilans pour 2011, en matière de livre (type romans et essais - j'ai exclu les bd/mangas, les livres pour enfant et les livres de cuisine), j'arrive à 12 livres (on notera que parmi les 12, deux se lisent en 30 minutes). Donc en fait on pourrait dire 10 vrais livres.

La bonne résolution de l'année 2012, sera donc de lire plus de 12 livres. Et pim, j'en ai déjà lu 1 et le mois de janvier n'est pas fini!

Et pour compiler studieusement toutes mes notes de livres, j'ai commandé un carnet spécial (vive Moleskine), que j'attends avec impatience...

Et vous? quelques bonnes résolutions littéraires?

Enchantée

Reperée lors de la rentrée littéraire, cette bande-dessinée a rapidement intégré la liste des ouvrages à lire. Fort heureusement le père Noël, souvent fin connaisseur de ce genre de liste, a déposé cet ouvrage dans mes souliers.

Un Enchantement de Christian Durieux, chez Futuropolis, fait partie de la collection Louvre de l'éditeur. Comme l'indique le nom de la collection, il s'agit d'histoires tournant autour du musée du Louvre.

L'histoire d'un Enchantement se situe donc au sein du musée du Louvre un soir de réception privée et raconte la rencontre improbable d'un vieil homme de pouvoir et d'une jeune femme.

Un poème, une pause, une parenthèse, les deux héros sont dans une bulle, pourtant au coeur du musée de Louvre. Références culturelles aux chef-d’oeuvres du musée, dessin détaillé sans pour autant relever de la gravure, le trait est doux, éclairages de nuit... Les deux personnages évoluent dans le musée, dont on reconnaît certains recoins et s’amusent sans arrière-pensée, sans calcul. 

A relire, car la première lecture n’est pas suffisante pour bien s’imprégner de tout ce qui est montré dans cette jolie bd

Vous trouverez quelques planches sur le site de l'éditeur.
http://www.futuropolis.fr/un enchantement

Soie de Alessandro Baricco

Anne-Emilie nous présente un roman court de cet auteur italien.

Pourquoi ce choix? il m'a été vivement recommandé par un amateur de littérature

Note: ✒✒✒

L'histoire: cela se passe dans les années 1860. Hervé Joncourt est négociant en vers à soie.
Il parcourt le monde en hiver pour apporter au printemps les larves indispensables aux filatures de soie de son village.
Une année, la pébrine fait rage et les élevages de vers à soie ne survivent pas. Partout dans le monde, le oeufs sont infestés.
Tous, sauf au Japon, où l'on produit la plus belle soie du monde, la plus légère.
Hervé Joncourt entame donc une série d'expéditions pour le Japon...

Commentaires: roman court, chapitres concis, l'histoire est construite un peu comme une chanson avec son refrain "... s'en revenait à Lavilledieu, en général le premier dimanche d'avril, à temps pour la grand-messe...".
Quelques adjectifs me viennent à l'esprit pour décrire ce petit livre: lent, contemplatif, mélancolique, régulier, tout en retenu, poétique, sensuel, elliptique.
Même si le roman se lit vite (une soirée suffit), les personnages ne se précipitent pas, ils se taisent, réfléchissent et agissent avec mesure. L'auteur écrit en délicatesse.
Le style parfois elliptique laisse de la place à l'imagination du lecteur. Un chapître marque cependant les esprits par sa sensualité presque crue.
Le lecteur referme le livre avec l'impression d'avoir voyagé, l'envie de prendre son temps, en se demandant comment si peu de pages peuvent faire passer autant d'émotions.

Transsibérien

En 2010, à l'occasion de l'année France-Russie, un voyage a été organisé à bord du célebre train à destination de Vladivostok avec plusieurs écrivains français à son bord. Le Transsibérien des écrivains "Blaise Cendrars" (le nom du train bien sûr) a accueilli entre autres Maylis de Kerangal (vous vous souviendrez sûrement puisqu'elle avait publié en 2010 Naissance d'un pont chez Verticales et certains lecteurs du LSP l'avait d'ailleurs lu et apprécié) et Mathias Enard (l'auteur de Parle-leur de batailles, de roi et d'élephants chez Actes Sud, que plusieurs lecteurs du LSP ont lu aussi!).  

Maylis de Kerangal est donc revenue de son voyage en Russie avec un récit de voyage, à nouveau publié chez Verticales, que l'on trouvera sous le nom de Tangente vers l'Est. Mathias Enard a lui écrit Alcool et Nostalgie, aux éditions Inculte.

Pour compléter l'odyssée russe, il pourrait être intéressant de se munir de La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, édité aux Presses Universitaires de France en association avec la Fondation Bodmer, poème de Blaise Cendrars et mis en image par Sonia Delaunay.

Article Télérama
Article France Culture
Ouvrage Blaise Cendrars

Beat Generation

Mouvement littéraire et culturel américain des années 1950-1960 regroupant des écrivains tels Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William S. Burroughs,  Gregory Corso, Lawrence Ferlinghetti, Neal Cassidy.
L’adjectif « Beat » avait initialement le sens de «fatigué» ou «cassé» venant de l’argot, mais Kerouac y ajouta la connotation paradoxale de upbeat (joyeux) et beatific (béat).

Regroupés à San Francisco, ces auteurs se révoltent contre les valeurs traditionnelles de la société américaine et cherchent à redécouvrir l'immense territoire américain, tel qu'il s'est offert aux premiers colons, à retourner aux sources de la liberté mais tout en exprimant un mépris pour le peuple qui a sacrifié sa liberté pour l'argent et le confort. Pas d'engagement politique, refus du mode de vie américain, adoption d'une spiritualité inspirée du bouddhisme et du chamanisme, attachement aux grands espaces et à la nature. La poésie et la littérature beat se lisent souvent à haute voix, sur fond de jazz. La Beat Generation représente un mode de vie.

Les beatniks ont marqué leur époque, en inspirant par exemple l'opposition à la guerre du Vietnam et sont considérés comme les précurseurs du mouvement hippy mais la Beat Generation a aussi contribué à enrichir le mythe américain. Les oeuvres majeures de la Beat Generation sont Sur la Route de J. Kerouac, Howl de A. Ginsberg et Le Festin Nu de W. Burrough.

Bride Stories

Pour celles et ceux qui ont découvert le manga Bride Stories, et qui l'apprécient, sachez que le tome 3 est désormais sorti en librairie.

Pour l'anecdote, ce manga fait partie de la sélection officielle du festival international de bande dessinée d'Angoulême qui se déroulera du 26 au 29 janvier prochain.

Bride Stories de Kaoru MORI, éditions Ki-Oon.

Festival BD Angoulême

Bonne Année!

2012 démarre en fanfare pour le Lion, la Souris et la Plume: un blog!
Pas d'inquiétude, les rubriques ne changent pas et la version papier est maintenue en parallèle du blog.
Mais pourquoi un blog? Parce que par email, les échanges sont limités et moins spontanés. Et parce que la version papier ne permet pas de parler de tout (même si c'est impossible dans tous les cas...!).
L'objectif: rendre plus interactifs les échanges sur les lectures des abonnés du Lion, la Souris et la Plume par le biais des commentaires.
La seule question: accepterez-vous d'en laisser? J'espère que oui!

A vos claviers, partez!

et bonne(s) lecture(s)!